/image%2F0549081%2F20140329%2Fob_008691_paul-gauguin.jpg)
ELEMENTS POUR L'EXPLICATION
Son thème : la valeur de la société, l’importance qu’elle revêt pour la vie de chaque homme.
Sa thèse : La société est absolument indispensable à notre vie et à notre épanouissement; sans entraide ni échanges aucun homme ne pourrait vivre, encore moins bien vivre.
Son raisonnement : Trois raisons font la société « utile et nécessaire au plus au point » : elle assure notre protection contre l’hostilité d’autres hommes ; elle rend possible la satisfaction matérielle de nos besoins et de nos désirs –l’auteur consacre un part importante de son analyse à cette fonction ; il insiste sur le bénéfice que chacun de nous tire de l’organisation sociale des compétences techniques, du temps et de la force de travail des autres. Enfin elle rend possible l’épanouissement complet de notre humanité grâce à l’acquisition de la culture esthétique et scientifique. Outre ce raisonnement, Spinoza se justifie en faisant référence à la vie des plus primitifs des peuples, qui ne peuvent bénéficier des biens rudimentaires qu’ils possèdent qu’en s’entraidant et en échangeant.
Sa mise en perspective : Pour Spinoza la société des autres hommes est la condition de notre accomplissement, donc de notre liberté et de notre bonheur ; la sociabilité est donc constitutive de notre humanité. On pourrait aussi penser, à la manière des penseurs du libéralisme, que l’homme est avant tout un individu, et que la société est au mieux un moyen de satisfaire nos intérêts et de mener notre quête personnelle du bonheur. En ce cas : a) c’est dans la nature plutôt qu’en société que l’homme trouverait la condition de la liberté et du bonheur ; b) les autres seraient fondamentalement des rivaux, des obstacles à notre liberté et à notre bonheur. Tout au plus pourrions-nous en faire des collaborateurs pour la réalisation de nos objectifs.
Son problème : Dans ce texte Spinoza cherche à affirmer la valeur de la société et à en énoncer les raisons déterminantes. Ce qui signifie que certains doutent que la société nous soit absolument nécessaire. Quelles sont alors les raisons de Spinoza ? A-t-il raison de penser que sans les autres nous ne pourrions ni vivre ni nous épanouir ? Ne peut-on pas supposer au contraire que la société fait obstacle à la réalisation de la liberté et du bonheur ? Ainsi est-ce en société ou dans l’indépendance que rend possible la nature que nous trouverons la voie de la satisfaction?